Ce sont des pratiques mises en place sur la base de la permaculture mais à des fins professionnelles.
L’objectif principal est l’amélioration globale de l’écosystème du jardin en recréant un équilibre entre les différents êtres vivants.
Il s’agit de ne pas travailler le sol et d’apporter de la nourriture (du foin, des feuilles, des herbes, etc.) sous la forme d’un cercle vertueux « le sol nourrit le sol qui nourrit à son tour le sol » et cela accroît la fertilité.
Les champignons, les vers de terre et les bactéries mangent la matière organique ainsi accumulée. Il s’agit de maintenir ou permettre le développement de certaines espèces végétales telles que les mycorhizes (myco=champignon ; rhiza=racine), des champignons qui se développent sur les racines des plantes et captent l’eau plus en profondeur que les plantes à elles seules et garantissent une meilleure résistance lors d’épisodes de sécheresse.
Des herbes sont laissées hautes et des fleurs sont conservées pour les pollinisateurs, des branchages sont empilées pour accueillir des hérissons.
Pratiquer le maraîchage sur sol vivant demande de la patience car pour rétablir tout un écosystème cela prend du temps, parfois quelques années avant d’atteindre cet équilibre optimal.
Par exemple, une population de limaces peut tout à fait « exploser » la seconde année de lancement de projet de maraîchage sur sol vivant et il faudra quelques mois pour voir apparaître des prédateurs (les hérissons, les couleuvres, les crapauds, les carabes) qui réguleront naturellement cette invasion.
Cependant, le maraîcher, philosophe, saura trouver du bon dans toute manifestation de la nature car finalement les limaces mangent une certaine catégorie de champignons et les transportent, apportant leur contribution à cet écosystème, tout comme les pucerons qui seront mangés par les coccinelles.
En revanche, les mains resteront les meilleures prédatrices des doryphores !
Néanmoins, il existe des pratiques incontournables pour garantir la réussite de la pratique du maraîchage sur sol vivant :
-Une terre n’est jamais laissée à nue. Des engrais verts seront plantés car ils captent l’azote et nourrit la vie du sol.
-Le bâchage des futures surfaces de récolte devra être anticipé quelques semaines voire quelques mois avant les plantations afin de permettre un désherbage efficace et un réchauffement du sol.
-L’élaboration d’un calendrier des cultures qui peuvent tout à fait se chevaucher. Ainsi 2 espèces peuvent cohabiter et pousser ensemble. Par exemple : les salades seront récoltées au fur et à mesure des besoins tandis que les plants de tomates poursuivront leur croissance au milieu de celles-ci.
-Les cultures peuvent être paillées pour conserver l’humidité dans le sol.
Finalement, le maraîchage sur sol vivant apparaît comme plus rentable et moins coûteux que l’agriculture conventionnelle car il ne nécessite pas l’achat de produits ni de carburants pour des machines motorisées. Il est également moins aquavore : 500 à 800 mètres cube d’eau à l’hectare pour 2000 à 3000 mètres cube en maraîchage classique.
Les espèces anciennes plantées ainsi que le respect de cet écosystème contribuent à une dégustation hautement qualitative dans ce type de maraîchage et il participe au respect de l’environnement, à son cycle, de façon durable et vertueuse.